14 janvier 2011



LE "BLUES" D'APRÈS LES FÊTES
Par Andrée Watters

            Vous avez la tentation de vous resservir un petit morceau de bûche? Ça sonne à la porte, et vous avez le réflexe de demander au livreur de pizza : « Donne-moi donc ton manteau! » Non non non. Les fêtes sont finies. On a fait nos adieux à notre beau sapin avant de l'abandonner sur le bord de la rue, tout dégarni de ses guirlandes. On a retrouvé notre frigo avec ses tablettes moins encombrées de plateaux de sandwich pas de croutes.  En même temps, je n’ai franchement plus le goût de manger un morceau de fromage avec des croutons ou de boire un bon verre de champagne. Je me suis amusée et j’en ai profité en masse.

  Aujourd’hui, premier signe que les fêtes sont bel et bien finies, je me suis levée et j’ai sauté sur la balance! OMG! J’ai pris quelques livres de bonheur dans le dernier mois et c’était encore plus évident ce matin en enfilant mon jeans favori. J’avais l’impression qu’il était trop serré alors je l’ai finalement replié en silence avant de le reposer sur la tablette comme si de rien n’était. Ma paire de joggings me paraissait tout d’un coup très « fashion » et plus appropriée pour ma journée de bureau à la maison. FIOU! Bon, au moins en y repensant, tout ça en a tellement valu la peine! Toutes les images de mes soirées en famille sont imprimées pour la vie dans ma tête comme un diaporama. Je revois ma belle famille et mes parents dans la salle à manger en train de se rassembler autour du piano. Je repense au moment où M. Mon Chum et son frère ont pris une guitare dans leurs mains pour nous faire chanter des chansons à répondre. Je revois ma belle sœur éparpiller les meubles du salon pour avoir assez d’espace pour nous enseigner toutes les danses en ligne country. (Elle en connaît environ 42, mais on s’est arrêté après 5 ;) Mes parents avaient le cœur léger. Je me rappelle le moment où je me suis dit que mon frère n’était plus parmi nous, mais que pour une des premières fois, nous vivions cette période avec le sourire. La présence des autres nous aidait à oublier son absence…un peu.

   Oui, il reste les traces des chaises qu’on a traînées sur le plancher. Oui les cadres ont été crochis par nos rires qui ont fait trembler les murs. On a trop mangé, trop parlé, trop fêté, mais maudit que ça nous a fait du bien de faire toutes sortes d’excès, non? On commence nos journées ces temps-ci en essayant de se rappeler les résolutions qu’on a prises et on essaye de se faire un horaire pour aller au gym parce qu’il faut bien se rallier à la réalité un jour ou l’autre.  Notre cœur est encore à la fête, mais notre corps nous envoie des signes qu’il faut recommencer à suivre un rythme plus normal.  

            Finalement, je sais que j'ai peut-être quelques livres en trop dont je dois me débarrasser ces jours-ci, mais les souvenirs eux, je suis heureuse de savoir qu’ils ne se perdront jamais.