La seule chose qui nous sépare.

Par Andrée Watters

20 ans. À mon avis, c’est à peu près la seule chose qui nous sépare « M. Mon Chum » et moi. On est pareils, on a les mêmes goûts, on se comprend, on s’écoute, on s’entend, on a la même passion et je ne compte plus le nombre de fois où l’on s’est dit « J’étais exactement en train de penser à dire ce que tu viens de dire! ». Bref, on est connecté et ce fil qui nous unit n’est peut-être pas visible à l’œil nu, mais il est bel et bien plus solide que tout le reste.  

C’est vrai que la première fois que nous avons officialisé notre relation, la première réaction a été : « Oui, mais il est beaucoup plus vieux que toi! » Eh…oui, je suis au courant. J’ai moi-même eu la chance de faire le calcul mental, mais malgré ce fait, les émotions ont été plus fortes que la raison. Quand le cœur parle fort, la tête n’a pas d’autre choix que de lui obéir!

Est-ce que nous ressentons la différence d’âge entre nous? Bien sûr. On la ressent durant nos conversations entre amis quand mon homme parle de la naissance de ses deux enfants, de la journée où sa plus vieille a fait ses dents et le jour ou elle a enfin jeté sa suce! Dans ces petits moments-là, j’ai l’impression que le gros titre : « 20 ans les séparent! » vient s’inscrire au dessus de nos têtes comme sur une pancarte et domine nos conversations pendant un instant.

Oui, c’est vrai, et alors? Les souvenirs que nous n’avons pas en commun ne nous désunissent pas. Ils font simplement partie de notre réalité. En plus, « M. Mon Chum » est une personnalité connue depuis longtemps alors c’est toute la population du Québec qui connaît les évènements qui ont marqué sa vie. Nous avons donc dû affronter l’opinion publique sur le sujet contrairement à ceux qui vivent cette situation en privé. Mais quand ça nous arrive, on ne se met pas la tête dans le sable et on affronte les moments de malaises comme des grands. On garde la tête haute et on accepte de ne pas avoir fait partie du passé de l’autre. On vit le moment présent et on se dit que maintenant, l’avenir nous appartient, même si le temps n’a pas encore fait ses jours entre nous. Ensemble, on a retenu notre souffle quand je l’ai présenté à mes parents, quand il m’a présenté à ses 10 frères et sœurs et aussi pendant le fameux premier souper autour de la table avec ses enfants à lui. Oui, c’est difficile, mais c’est loin d’être impossible de passer à travers. Il faut simplement s’armer de patience. J’ai laissé ses filles me faire la place qu’elles avaient envie de me faire et aujourd’hui, ce n’est pas les sujets de conversations qui manquent entre nous. C’est  même assez comique pour monsieur « M.Mon Chum » d’arriver en plein milieu d’une conversation entre ses filles et sa blonde qui se remémorent leurs souvenirs de Passe-Partout ou de Bibi et Geneviève! Mais la vie ne serait pas aussi excitante si on ne brisait pas les barrières du déjà-vu une fois de temps en temps!

 Tous ceux qui ont été pris dans ce tourbillon un jour ou l’autre savent qu’à un moment donné, le soleil revient briller au dessus de nos têtes. C’était le brouillard de nos tempêtes qui nous empêchait de le voir. Quand on suit notre cœur, tout le reste finit par reprendre sa place autour du bonheur et les 20 ans qui nous séparent deviennent simplement un fascinant sujet de conversation avec ceux qui nous ont suivis sur la route du changement.